Rouler à l’électricité dans la logistique ? Oui, mais uniquement par le biais de coopérations.

Rouler à l’électricité dans la logistique ? Oui, mais uniquement par le biais de coopérations.

Concernant les voitures d’entreprise et particulières, une chose est sûre : la transition vers la conduite électrique est en plein déploiement. Le secteur logistique suivra-t-il le mouvement ? « Oui, mais uniquement si l’énergie est gérée intelligemment », indique Rik Wymeersch de MobilityPlus.

Avis: Rik Wymeersch, e-mobility partner et business manager chez MobilityPlus

Le secteur logistique est à la traîne dans la transition vers la mobilité électrique. Rien de surprenant à cela puisque, contrairement à une voiture particulière, un camion ou un véhicule logistique est un outil qui doit non seulement être le plus efficace possible, mais aussi rentable. La conduite électrique impose des contraintes au secteur, notamment en matière d’autonomie, de temps de charge et de rentabilité, puisque chaque minute à l’arrêt coûte de l’argent. Du reste, il doit aussi relever d’autres défis dans ce cadre : les camions électriques sont pour l’instant plus chers à l’achat et bien plus lourds, ce qui réduit la charge qu’ils peuvent transporter. Résultat : les entreprises logistiques ne sont pas pressées de passer à une flotte électrique. Pour l’instant, le calcul est vite fait dans leur cas.

Heureusement, bon nombre des problèmes susmentionnés, que ce soit concernant la puissance ou le temps de charge, pourront être résolus partiellement ou totalement grâce aux nouvelles technologies. Chaque entreprise devra en outre dresser son profil de charge. Comment ? En se posant différentes questions : suis-je active en ville ou à la campagne, au niveau national ou international ? Mes charges sont-elles légères ou lourdes ? Mes véhicules doivent-ils rouler 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, ou peuvent-ils faire le plein d’énergie durant le chargement et le déchargement ? L’endroit de la recharge joue également un rôle essentiel : si la voiture particulière peut être rechargée à domicile ou au travail, pour le secteur logistique, il faut prévoir les infrastructures nécessaires sur les sites mêmes des entreprises. Il faut aussi que ce soit réalisable aux niveaux du prix et de l’installation.

Toutes ces questions doivent être résolues afin qu’une solution sur mesure puisse être mise en œuvre pour chaque entreprise. Il ne faut toutefois pas non plus perdre de vue le problème fondamental : où va-t-on trouver l’énergie nécessaire pour faire passer toutes ces entreprises à la conduite électrique ?

L’intégration verticale de l’infrastructure de recharge peut constituer LA solution. À l’instar d’un grand producteur de carburant qui se charge lui-même du forage de puits de pétrole, de la transformation du pétrole brut en carburant et de la vente de ce dernier, le secteur logistique devrait, lui aussi, assurer autant que possible son propre approvisionnement en énergie.

L’intégration verticale de l’infrastructure de recharge est incontournable pour le secteur logistique

Rik Wymeersch, e-mobility partner et business manager chez MobilityPlus

Il est donc grand temps que le secteur logistique prenne les choses en main et fasse l’inventaire de toutes les possibilités. Les collaborations peuvent ainsi constituer LA solution si une entreprise ne peut pas produire sa propre énergie. Les entreprises doivent faire équipe et créer des écosystèmes énergétiques en commun. Elles doivent unir leurs forces pour placer des panneaux solaires, générer une capacité électrique élevée ou encore investir dans une flotte électrique (partagée). Elles pourront ainsi non seulement se doter d’une infrastructure de recharge, mais aussi la partager, la gérer ou encore fixer le prix de l’énergie et éventuellement la vendre.

C’est la solution pour résoudre les importantes problématiques d’énergie et de carburant, et créer suffisamment d’énergie pour rendre le secteur logistique plus vert. Voilà comment initier la transition vers la conduite électrique dans le secteur logistique.